Smoking Hills
Smoking Hills (en français : collines fumantes) est une région située sur la côte est du cap Bathurst, à l'extrême-nord des Territoires du Nord-Ouest, au Canada, à côté de l'océan Arctique et d'un petit groupe de lacs[1].
Les falaises ont été ainsi nommées par l'explorateur britannique John Franklin, qui fut le premier Européen à les voir lors de ses expéditions de 1826. Elles contiennent des strates d'hydrocarbures (schistes bitumineux) qui brûlent en permanence depuis des siècles.
Géographie
[modifier | modifier le code]Les Smoking Hills s'étendent à la jonction du golfe d'Amundsen dans la mer de Beaufort en direction nord-nord-ouest sur près de 100 km le long de la côte est de la « péninsule » de Bathurst jusqu'au voisinage du cap Bathurst. Ils ont été découverts et nommés par John Franklin lors de sa deuxième expédition polaire en 1826. Des chercheurs de l'Arctique et plus tard lui-même ont considéré à tort que le littoral enfumé était d'origine volcanique[2].
Géologie
[modifier | modifier le code]Les feux résultent de l'auto-inflammation de gisements de lignite riches en soufre ; les nuages en résultant sont à l'origine du nom donné à cette région. Au fil du temps, le dioxyde de soufre issu de la fumée a acidifié les étangs peu profonds (<1 ha pour <1 m de profondeur) dans la toundra qui couvre la région, jusqu'à un pH inférieur à 2[3]. Des concentrations élevées de métaux (aluminium, fer, zinc, nickel, manganèse et cadmium) sont présentes dans ces étangs acides. Les sols et les sédiments ont également été modifiés chimiquement. Le biote acide dans les étangs est caractéristique des environnements acides du monde entier, contrairement au biote typiquement arctique des étangs alcalins adjacents[4]. Bien que le sol de la région contienne beaucoup de calcaire, la solution tampon a complètement disparu[5].
La communauté la plus proche, le hameau Paulatuk, située à environ 105 km à l’est, porte le nom du charbon trouvé dans la région, qui est traditionnellement orthographié Paulatuuq (lieu du charbon)[6].
Tourisme
[modifier | modifier le code]Des croisières sont organisées pour visiter les Smoking Hills par le passage du Nord-Ouest.
Notes et références
[modifier | modifier le code](en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Smoking Hills » (voir la liste des auteurs).
- (en) B. Freedman, V. Zobens, T. C. Hutchinson et W. I. Gizyn, « Intense, Natural Pollution Affects Arctic Tundra Vegetation at the Smoking Hills, Canada », Ecology, vol. 71, no 2, , p. 492–503 (DOI 10.2307/1940303).
- (en) « Smoking Hills », sur thinkquest.org (version du sur Internet Archive).
- (en) Arne Jernelöv, Björn Nagell et Anders Svenson, « Adaptation to an Acid Environment in Chironomus riparius (Diptera, Chironomidae) from Smoking Hills, NWT, Canada », Ecography, vol. 4, no 2, , p. 116–119 (DOI 10.1111/j.1600-0587.1981.tb00987.x.).
- (en) Magda Havas et Thomas C. Hutchinson, « The Smoking Hills: natural acidification of an aquatic ecosystem », Nature, vol. 301, no 5895, , p. 23–27 (DOI 10.1038/301023a0).
- Hubert van den Bergh, « Atmosphère et climat » (notes de cours), Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Suisse, 2005.[source insuffisante]
- (en) « Northwest Territories Official Community Names and Pronunciation Guide », Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, Yellowknife : Education, Culture and Employment, Government of the Northwest Territories.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) John Franklin, Narrative of a journey to the shores of the Polar Sea, in the years 1819-20-21-22, Murray, Londres, 1824 (volumes 1 et 2 en ligne numérisés par le Göttinger Digitalisierungszentrum).
- (en) W. H. Mathews et R. M. Bustin, « Why do the Smoking Hills smoke? », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 21, no 7, , p. 737–742 (DOI doi:10.1139/e84-080).
- (en) Cindy Nakatsu et Thomas C. Hutchinson, « Extreme Metal and Acid Tolerance of Euglena mutabilis and an Associated Yeast from Smoking Hills, Northwest Territories, and Their Apparent Mutualism », Microbial Ecology, vol. 16, no 2, , p. 213–231 (DOI doi:10.1007/BF02018915).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Burning Mountain, « montagne qui brûle » en Australie
- Brennender Berg, « montagne en feu » en Allemagne
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Smoking Hills », sur Geographical Names Data Base, Ressources naturelles Canada (consulté le ).
- Jean-Paul Curtay, « Smoking Hills, l'un des paradis géologiques les plus fascinants et mystérieux au monde », sur wedemain.fr, (consulté le ).